La Méditerranée Orientale : étude régionale

La limite spatiale est  délicate : où mettre  l’Adriatique !! Ici on l’exclut car elle fait partie du monde Italo-Slave, avec une geo politique plutot centre européenne,  pas spécialement liée au monde levantin et au conflit Israel-Palestine. Donc pas d’Albanie, Serbie, Croatie….non plus.

On inclut la Gréce et ses relations avec la Turquie, et Chypre. On n’inclut pas la Tunisie, magrhebine.

Les limites spatiales du sujet sont donc, assez explicitement, dépendantes d’une vision geo politique de la problématique. Celle ci est appelée par l’actualité : on assimile Mediterranée Est et Proche Orient, donc guerre. C’est assez vrai mais, dans le détail….

Pop Totale de 185 Millions  (Egypte, 68 ; Lybie 5 ; Israel 6 ; Liban 4, Syrie 16, Turquie 65, Grece 10 ; Chypre 0,7), avec des densités de 3 (Lybie) à 400 (Liban).

Les deux pays les plus peuplés (133M) ne sont pas les plus en guerre. Avec la Gréce on a , en tout pres de 70% de la population du bassin qui est en paix. L’image de la zone de conflit est elle si juste que cela ?

Il se pourrait qu’on ait affaire à un espace de sortie de conflit, dans lequel le développement économique favorise l’émergence de rapports sociaux (et internationaux) moins conflictuels…

D’où un plan  qui aborde en premier les populations, en tant qu’elles occupent des espaces physiquement et historiquement contraignants. Ensuite  sont traités les principaux themes de conflits et les éventuelles solutions économiques pour en sortir.  Enfin une typologie tente de rendre justice à la fragmentation des modéles spatiaux et politiques….

I : Une unité historique dont la « géographie » ne s’accomode plus, mais que les mouvements identitaires revendiquent.

A – l’hydrologie marine (et son effet climatique) fait elle l’unité d’un territoire social ?

.  Le point à établir est que cette partie de la Méditerranée est moins strictement méditerranéenne (climatiquement, morphologiquement) que le bassin occidental, et qu’elle fabrique un espace physiquement original : plein de micro milieux (montagnes refuges) mais aucune frontière « naturelle » claire  (type Alpes, Pyrénées..). On a donc, historiquement, plein de particularismes locaux mais pas vraiment de pays clairement identifiés dans l’espace physique.

S’ il s’agit de l’hydrologie en tant qu’elle est exploitée pour la navigation…et qu’elle influence les climats et les  cultures, on peut signaler qu’elle est plus proche de la Mer Rouge (salinité vers 38,5… 39 pour mille, temp sup à 27° en été, 15 en hiver,  faible biomasse..) que de celle du bassin ouest : cela vient du fait que ces masses d’eau sont plus influencées par les terres les entourant… que elles n’influencent elles mêmes ces terres. Il s’agit presque d’une mer intérieure, sur la quelle débordent des influences continentales. On peut ainsi distinguer un climat méditerranéen très continentalisé en Turquie  (voir le nombre de jours de gel), très « saharisé » en Egypte, Lybie (voir l’aridité). Conséquences sur les débits des fleuves… Indiquer qu’ici aucun fleuve n’est une frontière (avant 1948), au contraire chaque vallée est une unité convoitée. Voir Jourdain, Oronte et  Litani en particulier (transparent)

Ce qui est frontière ce sont parfois  les montagnes, mais aucune n’est une chaine..car ce sont des massifs plus ou moins isolés, que l’on peut toujours encercler (voire le réduit Maronite au Liban, le Djébel Druze en Syrie….) ou contourner.  Pour les locaux, notion de montagne refuge.

On trouve , certes, montagnes enneigées (et ski) , séismes etc, mais on a aussi la particularité d’avoir la plus longue, la plus vaste étendue cotière plane (ou presque) de Tripoli à Gaza.  On est loin de l’image d’une méditerranée alpine et compartimentée

Traduire cela avec un croquis des densités/ montrer l’opposition entre des plaines littorales vides (Syrte) et des plaines surpeuplées (Liban). Opposer des montagnes vides (Péloponèse) et surpeuplées (Liban). Voir transparent tiré de Bethemont.

B –  Une construction politique ?

Vu l’émiettement, pas d’unité politique aujourd’hui.

Mais c’est un long héritage d’Empires… Grec, Byzantin, Arabe, Ottoman…puis Britannique  (de Byron à Lawrence d’Arabie…).  et aujourd’hui toute l’histoire de ces  anciens empires permet de rassembler par rejet : de la Turquie à la Libye tous les pays du coin sont, actuellement, pour le moins méfiants vis à vis des Anglais et des Français, leurs anciens mandataires ou colonisateurs. De plus les politiques Françaises au Liban (depuis les croisades), Britanniques envers Israël ne sont pas toujours appréciées. Il s’agit donc d’un ensemble de pays (sauf la Grèce et Israël) qui sont assez peu (et diversement) pro occidentaux, en dépit de leur volonté affichée ( et réelle) d’établir de bonnes relations économiques avec l’Occident.

De ces empires restent cependant présents nombre d’héritages ; macrocéphalie urbaine, avec couple de villes capitales, correspondant à des évolutions politique partageant le pouvoir. (tous les pays ont plus de 50% d’urbains, et macrocéphalie duale de + de 30% en Egypte, Le Caire –Alexandrie, en Turquie avec Istambul-Ankara, en Syrie avec Damas-Alep, en Israel avec Tel-Aviv-Jérusalem), (ce taux est le rapport entre le nombre d’ habitants des deux premières villes et le nombre total des urbains, voir Cote et Jouannon, page 8) … Réseau de communication, administration développée et appareil d’état efficace…

Création d’une classe bourgeoise et « indigène » locale importante. Capitalisme commerçant, émigration… Industrie locale significative  (mais pas véritablement de classe ouvrière).

Richesse culturelle. Bon niveau d’alphabétisation, bon encadrement médical  (en relatif, par rapport à d’autres pays africains ou asiatiques ;: Turquie 80% alphabétisé 88 pour hommes, 72 pour femmes).

Rôle important des partis politiques (Baas, Grand Turc) nationalistes, socialistes de nom et bourgeois de fait , ( et possibilité réelle de discussion politiques et démocratiques  (Turquie, Israel, Egypte). Réelle revendication de n’etre aligné sur aucun des deux camps…avant 1989…. Hésitations plus délicates aujourd’hui..

C – Unité et populations

un part du manque d’unité peut être expliqué par la diversité des populations, qui sont plus ponctuellement réparties, moins mélangées que dans le bassin Ouest. Donner les exemples des « communautés » Albanaises, Monténégraises, Macédoniennes, Druzes, Alaouites, Kurdes, Palestiniennes, Israéliennes Juives  (askhénazes, falashas, séfarades, ou ex-soviétiques…), Bédouins, Turcs, minorités Grecques, Circassiennes, Koloughlis, voire Chambaas et Touaregs…Soudanais…

Ces populations peuvent encore se diviser selon des choix religieux, sunnites ( vers 145 M, dont turcs, égyptiens, libyens, bédouins et alaouites) , chiites ( vers 16 M, de différentes obédiences, comme druzes et certains alaouites), coptes ( 5 à 6 M en égypte) , juifs (à différent degrés d’intégrismes, vers 4,5 M), orthodoxes (grecs , 10M,  ou maronites 2M), chrétiens catholiques ( Malte, et  chez certains arabes israéliens 1M).

On peut encore ajouter des divisions que certains auteurs qualifient de tribales (Bisson, BAGF)  ( Layeb, Méditerranée, p 88) et qui créent des ensembles communautaires liés à une famille ( en Syrie avec Assad,   au Liban avec Joumblat,  Gémayel…en Libye avec Khadafi).

Enfin il faut réfléchir à la question posée par Denis (dans Méditerranée, page 56) sur des pratiques de gouvernement qui trouvent normal de spatialiser le développement en acceptant des régions riches et des régions pauvres  « un mode de gouvernement qui repose sur une médiation des inégalités par leur régionalisation ».

D – Une revendication nouvelle du tout Islam ?

Les discours politiques  tenus dans cet espace ne sont pas toujours complètement dominés par la nuance et font quelque fois sourire, ou frémir, les occidentaux  . Quelques chiffres : chaque année les USA versent à Israel des sommes équivalentes à 550 dollars (USD) par habitants. Le revenu moyen égyptien, ( annuel, par ménage !) est de l’ordre de  9600F, (et le PIB de l’ordre de 1000 USD, contre 15 000 en Israel). Du point de vue égyptien, les USA permettent à chaque israélien de gagner autant qu’eux sans travailler…. Ceci dit, l’Egypte est le deuxième bénéficiaire de l’aide américaine (apres Israel) et reçoit  (en 1990- 1996 :2 milliards de dollars par an, soit 29 dollars par habitant).

Dans l’ensemble de la région la perfusion américaine existe, mais elle est très inégale, au point qu’elle est ignorée d’une bonne partie de la population.

On peut donc comprendre que les situations religieuse, politiques incitent ces différentes communautés à des comportements démographiques originaux : Choix politiques et comportements démographiques… Gaza : 7,6 enfants par femme,  Cisjordanie 5,4.. Israel  (chiffre à discuter je ne sais pas s’il concerne la population juive ou l’ensemble, arabes inclus) 4.

Pareil en Egypte, mais pour des raisons de revenus, le Delta croit (démographiquement) de 2%, la vallée du Nil de 2,4. Le delta est plus riche (et plus copte)…avec seulement 38% d’analphabètes, contre 51 dans la vallée du Nil.

En Kurdistan turc, accroissement démographique de 3 à 4,5% par an, tandis qu’à Ankara c’est 2,5….

Dans ce type de contexte, une revendication islamique, anti israélienne et anti occidentale est compréhensible. Elle est peut être aussi très conjoncturelle car elle va à l’encontre des nationalismes. D’où le besoin d’une analyse géopolitique et de ses fondements économiques  actuelle.

II –  Il en résulte des contraintes géopolitiques et économiques actuellement insurmontées

A -Enjeux territoriaux des problèmes politiques

On présente ces enjeux selon plusieurs aspects : unité territoriale (A), ressource en eau (B), aspiration à l’état (C). Ensemble ces trois enjeux sont emblématiques de la région.

A) Les politiques de « grand liban »,  de  « grande syrie », comme remake de l’empire ottoman revu par les mandataires.  Le Liban, avant que les français ne s’en mêlent, ne comprenait ni l’anti liban ni la Bekka, qui étaient  plutôt proches de Damas et Alep. Les français ont voulu étendre le domaine des maronites.  De même, sous les Ottomans la vallée de l’Euphrate était assez peu liée à la Syrie, sinon par quelques investissement de notables d’Alep. Les français ont fait alliance avec des notables urbains  (surtout ceux d’Alep, qu’ils favorisaient pour se prémunir contre les initiatives turques, contre lesquels il y avait eu guerre en 1921 et 1922, en « Cilicie ») et leur ont donné les moyens de remplacer les transports par chameaux par des caravanes de camions. L’ensemble du nord (Lattaquié-Alep-Deir  ez Zor) territoire du mandat est donc unifié par le réseau de piste et les bourgeois locaux.  Quand, en 1963 le parti Baas prend le pouvoir il s’appuie surtout sur les masses populaires rurales et montagnardes (les Alaouites surtout), nationalise l’industrie, développe les grands travaux ruraux (barrages pour irrigation, routes alsphatées). Le pays s’unifie de maniére beaucoup plus profonde.. et considére alors que les anciens territoires de la Bekaa et de l’anti liban doivent lui revenir (ce qui sera fait, en pratique sinon en droit à partir de 1976). Aujourd’hui la primauté urbaine revient à Damas et pas à Alep…(voir transparent), mais les relations Liban-Syrie ne sont pas réglées…

On pourrait développer l’exemple turc/grec avec Chypre

B) L’irruption sioniste : à partir de 1948 (alors que la déclaration Balfour –1917- commence à avoir un age respectable !!! laissant planer des doutes sévères sur la volonté britannique de créer un état juif) Israel existe, et doit se défendre contre ses voisins. Lors de cette premiere guerre, Israel annexe Jerusalem Ouest, l’Egypte annexe Gaza, la Jordanie annexe la Cisjordanie, tous territoires que l’ONU avait prévu de donner aux Palestiniens !!!. En 1956  puis en 1967 (six jours et occupation de la Cisjordanie, Golan, Gaza et Sinaï),  et en 1973 (Kippour), et en 1982 au Liban avec occupation du Liban sud et création de l’ALS….

Parmi les conséquences ,

• celle de faire de l’occupation du Sinai une possibilité d’en exploiter les ressources en eau et en hydrocarbures. Accord trouvé en 1979 entre Sadate et Begin, pour restitution. L’Egypte accepte la paix en échange d’une aide américaine qui est 50% alimentaire et 50% militaire (1 milliard de dollar pour chaque).Aujourd’hui l’agriculture égyptienne du Sinai fonctionne avec les installations (forages et irrigation) installés par les Israéliens avant 1982.

• celle de faire du Jourdain une frontière sur presque tout son parcours, et de poser la question de la maitrise de son eau !! En 1994 l’accord Hussein/Rabin  ( le deuxiéme traité de paix entre Israel et un pays Arabe) spécifie par exemple qu’Israel a droit de pomper (dans le Yarmouk) 12 Millions de m.cubes en hiver, 13 en été, avec un droit de tirage supplémentaire de 20 M à condition de laisser à la Jordanie 20M du Jourdain, en plus des 20 qui lui sont attribués .

Ce qui est en jeu ici c’est l’existence d’une agriculture commerciale exportatrice (80% des besoins en eau de la Jordanie  sont pour l’agri !!!, 79,5 en Israel).. (NB : l’occupation du Golan empeche la Syrie de disposer de l’eau du Jourdain, et là encore la paix ne semble pas immédiate)

C) La population palestinienne : diaspora avec des chiffres très imprécis, dissemblables dans le BAGF de 1997, le Bethemont et le Méditerranée de 1999.  Je prends les chiffres du BAGF : 2 000 000  en Jordanie (malgré Septembre Noir de 1970), 250 000 en Syrie,  400 000 au Liban.

Les accords d’Oslo 1 (1993) puis d’Oslo 2 ( ?date ? 1995) font de Gaza et de la Cisjordanie des lieux où l’autorité Palestinienne existe. A Gaza, les colonies juives occupent cependant 11% du territoire et les Palestiniens sont 967 000 avec une densité de 3050h/km2, un tx de chomage de  40 a  60%.  Le PNB est de l’ordre de 700dollars. Le principal emploi est de travailler en Israel.

En Cisjordanie la densité est de 267 h/km 2 mais les colonies juives et les territoires sous contrôle israélein sont 96% de la surface. L’autorité palestinienne exerce son autorité sur un espace fragmenté en huit morceaux, chacun étant encerclé par des territoires sous contrôle israélien. On pourrait parler des Kurdes On terminera en indiquant que les Juifs ont aussi droit de vivre en paix ! (on a parfois tendance à l’oublier et à sous estimer la dimension raciste du conflit, dans les deux camps)

B Enjeux économiques comme solutions aux tensions politiques ?

Dans un contexte d’économie libérale (ce qui est le cas de tous les états de la région aujourd’hui alors que certains, comme l’Egypte et la Syrie ont été très dirigistes) une partie des tensions politiques doit pouvoir se régler dans un enrichissement et avec la libre entreprise. (C’est d’ailleurs le discours de Bush Jr aujourd’hui). Dans la région étudiée, il faut reconnaitre que cette approche a fonctionné avec efficacité, en Egypte, en Turquie, et aussi au Liban.

Sur quoi fonder l’économie régionale de façon à ce qu’elle permette la paix, par l’enrichissement ? la réponse tient en plusieurs volets : l’agriculture, le tourisme et l’industrie

La question de l’autosuffisance alimentaire

L’autosuffisance alimentaire est souvent liée à la disponibilité de terres agricoles. En Egypte il n’y en a que tres peu.

Emeutes du Pain au Caire en 1977. Egypte doit importer  environ 6M de t de blé par an, à 95% des Usa.

Le pain est à prix taxé. Tout ce qui concerne les import de blé, de farine, les moulins comme les poids et les prix des pains est controlé par l’état.  Meme si depuis 1992 le commerce privé (import de blé et de farine) est possible et que la boulangerie se privatise peu à peu, il s’agit toujours d’un enjeu national, qui coute  830 M USDpar an à l’Egypte.

En Lybie les projets de blé dans le desert on été abandonnés  (Koufra) et, à la place on pompe l’eau du désert (eau fossile) et on la transporte vers le littoral. Mais on ne couvre que 20% des besoins alimentaires du pays !!

On peut essayer de pratiquer autrement, quand on a la chance d’avoir assez de terres cultivables et un climat moins sec. En Turquie l’agriculture intérieure est plutot céréalière , en grandes propriétes, tandis que sur le littoral il y a de petites exploitations spécialisées (sous serre parfois) à fort profil exportation (tabac, thé, agrumes, olives, abricots). Ces cultures de rentes permettent aux agriculteurs de pratiquer aussi une agriculture de jardinage pour la consommation intérieure (légumes), qui est moins rentable (et serait non rentable sans les revenus des spécialités exportées, qui payent matériel et engrais)

L’essort inégal du tourisme

Grèce (12M) Turquie (6M) et Egypte (4M), puis pour des raisons différentes Chypre et Israel. A Chypre le tourisme est essentiellement turc, en Israel il est essentiellement le fait de Juifs habitants ailleurs.

On peut décrire les tourismes  grecs et turcs avec les mêmes themes, ce que fait tres bien Bethemont (voir sa carte, et ce qu’il dit des aéroports)

Egypte : cas interessant car assez nouveau, et non balnéaire à l’origine(en Mediterranée, mais devenu  balnéaire en Mer Rouge , avec Sharm al Shayk et Hurgada!!).  Systeme touristique avec vols intérieurs fréquents ce qui explique que Le Caire n’ait que 9M de passager mais en distribue cependant à Louqsor 2,5 et Assouan 1,6. Il existe aussi des vols directs (Hurgada) Cela contribue aussi à faciliter les transports internes à l’Egypte, et cela ne profite pas qu’aux touristes étrangers.  Dans la RGL, l’article de Pages et Vignal ( à lire !) decrit les effets de la mondialisation sur l’Egypte et signale que, par le biais du tourisme ont voit  une nouvelle géographie apparaître : renforcement de l’importance de la haute vallée du Nil, relatif déclin de la moyenne vallée et création quasi ex nihilo d’espace littoraux en mer Rouge. Ceci n’a été possible que grace à la paix avec Israel. (voir transparent) .Seule ville touristique importante sur méditerranée, Al Arish sert surtout de point de contact avec Gaza.  Le tourisme participerait à 20% du PIB, dit Bethemont.

L’importance de l’industrie et sa littoralisation

C’est une caractéristique intéressante en Méditérranée Est : il n’y a pas de grands ports (sauf Istambul), pas de grosse tradition industrielle littorale. Mais il y a de tres nombreux ports petits, avec une excellente pratique de la navigation et du commerce,  et un tissus industriel urbain ancien (souvent continental) . La littoralisation de l’industrie est assez récente, liée au pétrole le plus souvent. On assiste donc à un double mouvement qui industrialise et touristifie à la fois. C’est important pour Israel !! C’est également vrai en Syrie avec Lattaquié. C’est aussi vrai au Liban vers Jouniyeh : c’est un peu le port des chrétiens, et on y construit des polders industriels, et un aéroport. Au sud du pays, Tyr agrandit son port avec une population plutot chiite. Au Nord c’est Tripoli, plutot sunnite et pro-Syrie qui crée un remblai sur la mer pour acueillir de nouvelles structures et un port à conteneurs. .

La littoralisation et l’industrialisation ont donc des aspects politiques.

En Grèce, Le Pirée est le port le plus important : il est trop petit.  les navires s’ancrent presque jusqu’à Salamine, voire Corinthe. Salonique est moins dynamique, mais sert (c’est traditionnel) de porte d’entrée/sortie pour une partie des Balkans.

En Egypte Alexandrie reste, malgré le tassement récent (post 1980) de sa croissance une ville avec des industries dynamiques, bien mondialisée. Le Caire aussi : il est interdit d’importer du textile (pour protéger le textile local), alors il y  a des joints venture entre Benetton et des sociétés égyptiennes. Il y a des firmes égyptiennnes (Consolitated Casuals) qui ont des licences Hechter et Naf Naf.. On arrive donc à protéger l’emploi local et à s’ouvrir à la concurrence extérieure… Idem pour les automobiles : si 40% des pièces sont faites en Egypte, elles sont produit local et échappent aux taxes (il y a donc Peugeot, Suzuki, BMW, Mercedes, Skoda, Hyundai..) . Une partie des autos et du textile est ensuite exportée vers d’autres pays arabes…

Conclure que l’économie peut servir la paix, en ce sens qu’elle produit des richesses, crée des emplois pour que cette richesse soit partagée. Elle incite à des échanges internationaux et inscrits les pays dans une logique de commerce plus que de conflit… Le libéralisme, dans ce cas, fonctionne. Remarquer aussi que l’économie peut être sous le contrôle de groupes sociaux précis (voir les ports libanais) et servir plutot à un pouvoir communautaire local….

 C – Enjeux qui  entrainent des divisons spatiales confinant à la mosaique (byzantine)

Pour la typologie il est pratiquement impossible d’échapper au catalogue. Pourquoi ?

Tous les pays sont marqués par un nationalisme qui crée des conflits avec les voisins. Ces conflits sont ouvertement territoriaux (entre Syrie et Liban) ou déplacés dans l’espace (Chypre entre grecs et turcs). Il est donc très difficile de rassembler les pays, ou les régions, par ce qui les uni, et il est plus pertinent de les réunir en fonction des enjeux qui les opposent. Le critère de la typologie est donc conforme à la logique d’ensemble, géopolitique, du plan : c’est la nature du conflit entre voisins.  Ce critère est exposé sur le croquis

1)  Grèce, Malte : des états touristiques européens ; les côtes turques en devenir. La question de Chypre

Conflits, certes, mais pas au point de surdéterminer toute l’activité économique. Insister sur la capacité des agricultures à exporter.

Montrer l’importance des industries (de base avec les non ferreux (alu importé et revendu) et la chimie organique en Grece, puis des industries de transformation qui vont du chantier naval à l’equipement en machines agricoles). En Turquie signaler la place du textile (fibre importée et tissus exporté).

Ceci  sert à démontrer que l’industrie est principalement littorale et qu’elle repose (en partie) sur de l’importation et de la réexportation. Importance des ports. On est bien dans une problématique de développement maritime…

Etablir la solidité des activités touristiques . Elles s’ajoutent à d’autres activités économiques et concernent une clientele qui est aussi locale (pas seulement des touristes extérieurs).

On a donc une économie « méditerranéenne » à plusieurs égards : le capital climat, le capital culturel local, les activités maritimes, l’inscription dans les échanges maritimes…. (voir Malte)

Terminer en mentionnant Chypre  (bethemont, p291)

2)  Guerre et méditerranée : Syrie /Liban… un ensemble ?  Israel/Gaza.. un ensemble ?

L’économie syrienne (dans sa composante industrielle) peut, spatialement être ancrée sur trois pôles majeurs . A) Alep et les industries textiles, agro alimentaires et mécaniques.B) Le littoral : Lattaquié et son port, Tartous( avec raffineries, cimenteries), Banias avec petro chimie.ce littoral est très touristique, pour les élites locales.  C) Damas avec surtout des industries de transformation (textile , metallurgie, engrais..)

Le Liban est une sorte d’enclave qui , du point de vue Syrien manque de pertinence. Il pourrait être réduit à la seule partie chrétienne tandis que le reste serait une « Grande Syrie »

Sans faire de comparaison abusive, pour Israel la Palestine (en deux morceaux) n’est pas une structure spatiale très pertinente non plus !!! Un problème énorme est celui de la continuité territoriale Gaza-Cisjordanie (avec une sorte de couloir libre ?)

Dans ces pays la notion de territoire est un concept plus militaire qu’économique….

3) Egypte, une démocratie…(avec de grosses nuances)

Parler des zones franches.

Un pays qui sort, petit à petit de la pauvreté pour entrer dans une modernité . Il propose d’étudier le developpement à la lumière des nouvelles oppositions socio-spatiales qu’il suscite. L’ouverture risque de « surimposer de nouvelles formes de division, complexifiant ainsi l’organisation sociale de l’espace ».  Autrement dit sortir de la pauvrete n’est pas synonyme de diminuer le nombre de pauvres…mais (selon Denis) de régionalisation de la pauvreté !

Qui peuvent alors se tourner vers des idéologies qu’ils pensent salvatrices…

Mais il ne faut pas noircir le tableau : l’Egypte est des premiers pays producteur de films et de disques de variété. Il y a une industrie culturelle. Il y des universités avec une recherche scientifique de qualité. Il y a un patrimoine culturel assumé bien que non musulman…. et une population qui s’instruit. L’Egypte n’est pas un pays ou l’islamisme trouverait le même support qu’en Afghanistan…

4)Libye, une exception.

Systeme politique dictatorial. Rente pétrolière qui permet à l’ensemble de la population de se payer des immigrés pour les basses besognes…

Décrire le mode d’urbanisation  (Bisson, BAGF, 1997) , qui consiste à construire des immeubles sociaux, puis à les  attribuer aux fils de clients (riches) pour que ceux ci puissent les sous-louer à des immigrés…

Décrire la rupture Cyrénaique/Syrte/Tripolitaine (Fontaine, Méditerranée, 1999) avec les transparents.

Conclusion

Vaste bassin maritime bordé de pays en conflits. Mer « Poudrière ». C’est incontestable. Mais au dela de cette image il y a aussi un effort réel pour un developpement économique qui entraine une (relative) paix sociale et une (importante) place dans le monde global. Et cela ne repose pas que sur le pétrole, ni sur l’arme alimentaire, mais aussi sur le tourisme. Plus encore, il y a émergence de pôle régionaux forts (Turquie, Egypte) qui sont exportateurs de biens (et de services) pour d’autres pays voisins ou pas.

La bassin Mediterranée est est en train de se hiérarchiser, et les pays les plus importants (turquie et egypte) sont les plus peuplés, les plus ouverts culturellement, donc les meilleurs porteurs de marchés….ils sont aussi ceux où les masses populaires sont les plus disponibles pour les idéologies de masse. On souhaite que ce soit des idéologies conviviales…

Biblio :

  • Les sources principales de cette dissertation sont
  • Braudel, comme toujours, et Bethemont.
  • Les numéros de Méditerranée  1999 , 1 et 2 (direction Cote et Jouannon).
  • Le BAGF, 1997, n°1 « Espaces du Monde Arabe » (J.F.Trouin organisateur)
  • La revue geo de Lyon , 1998, n°3 « geo sociale de l’Egypte »
  • Et des manuels plus anciens. (Prenant et al, Balabanian et al… G.U.)

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